Custodio est une entreprise appartenant au groupe Securitas. Elle a piétiné les droits de son personnel au mépris de la loi sur le transfert d’entreprises (article 333 du Code des obligations). Ainsi, Monsieur G. a été longtemps sous-payé en violation crasse de la CCT de la sécurité. Le Tribunal des prud’hommes du canton de Genève vient de lui donner raison.
Le développement de la sous-traitance est problématique. Selon les chiffres à disposition, le ratio entre le secteur public perd constamment face au privé. Entre Custodio, Securitas et Protectas le nombre de personnes employées dans la sécurité est 3,5 fois plus élevé au détriment du personnel sous contrat avec Genève Aéroport. La sous-traitance se conjugue avec sous-enchère salariale et l’explosion des emplois précaires et le statut d’auxiliaires.
Monsieur P. défendu par Me Christian BRUCHEZ avait été congédié par le bureau de change Global Exchange, une multinationale espagnole, 3e leader du marché mondial. Au bénéfice de 5 points de vente à l’Aéroport International de Genève, Global Exchange a repris les activités de American Express en décembre 2015. Dès son arrivée, cette entreprise a violemment attaqué les conditions de travail du personnel. Baisses de plus de 1’000 francs sur les salaires mensuels, caméras de surveillance dirigées sur le personnel, politique antisyndicale, etc.
Monsieur P. a reçu son licenciement, peu de temps après avoir été désigné comme délégué syndical du SSP, tout comme deux autres déléguées syndicales. Le motif indiqué était « l’inadéquation de ses compétences avec les nouvelles exigences professionnelles » ! Au terme d’une longue bataille judiciaire, M. P a remporté une victoire exceptionnelle et il était conseillé par Me Bruchez. En effet, la Chambre d’appel du Tribunal a confirmé le montant maximal de 6 mois de salaire pour licenciement abusif en raison d’activité syndicale de Monsieur P.
Nous dénonçons la faible protection des délégués syndicaux en Suisse critiquée également par l’OIT (Organisation internationale du travail) https://ssp-vpod.ch/campagnes/campagnes-terminees/la-suisse-doit-cesser-de-bafouer-les-droits-syndicaux/liberte-syndicale-la-suisse-sur-liste-noire/. Le montant de 6 mois de salaire est le maximum que le droit suisse octroie dans le cas d’espèce. Or, ce montant n’est pas dissuasif pour protéger les droits syndicaux.
Nous demandons l’exclusion des marchés publics pour les entreprises qui ne respectent pas les droits élémentaires. Il est temps que la direction de l’Aéroport applique les règles élémentaires de l’octroi des concessions.