Une mascarade à l’Aéroport de Genève

de: Communiqué de presse du Syndicat des services publics, Section du trafic aérien

La direction de Genève Aéroport vient de lancer une « votation » pour prendre l’avis du personnel au sujet des mesures d’économie impactant le revenu. Cette consultation est réalisée via un lien vers le site Pulse Survey. Le hic c’est que l’on peut voter plusieurs fois! Même, des personnes externes pourraient voter si le lien vers la page est à leur disposition. Vraisemblablement, le dépouillement des votes sera réalisé par la direction de l’Aéroport. Nous voilà, face à une mascarade de votation.

Or, comme nous dénoncions dans notre communiqué du 24 octobre 2021, les mesures d’économie s’ajoutent à la suppression de 22 postes et ne garantissent pas que ces mesures seront les dernières. Nous constatons que ces décisions sont en infraction du Statut du personnel car le droit du Syndicat représentatif n’a pas été respecté.

Le Statut du personnel stipule que pour toutes les questions concernant les salaires, les droits sociaux, la santé, les licenciements économiques et la sous-traitance, les organisations représentatives du personnel ont un droit de concertation. Or, le Statut ne prévoit aucunement une consultation directe de quelques 1050 employés.es.

Notre Syndicat a proposé, à la Direction, d’organiser une votation du personnel sous le contrôle d’un.e huissier.ère de justice et d’offrir les garanties de neutralité des questions et du dépouillement des votes. Sans nous donner réponse, la Direction lance sa consultation.

Notre Syndicat a organisé plusieurs assemblées du personnel. Les décisions votées à une très large majorité sont communiquées à la Direction. Il s’agit notamment de :

  • La mise sur pieds d’une commission ad hoc pour tout projet de changement du Statut du personnel avec la participation du SSP ;
  • La mise à disposition du SSP des adresses courriel de l’ensemble du personnel conformément à la recommandation de l’Organisation internationale du travail ;
  • Refus de la suppression de l’annuité pour 2022, reconductible pour les années suivantes ;
  • Refus du blocage de la progression de la prime de fidélité et le gel de sa prise en compte dans le nombres d’années de service ;
  • La négociation d’un plan social pour tout licenciement économique.

La Commission élue par le personnel a rendu son tablier, le Syndicat représentatif négligé, il ne reste plus qu’une « votation » digne d’une république bananière pour cautionner une gestion calamiteuse de notre Aéroport. Ces procédés de la Direction ne grandissent pas notre Aéroport qui est public, faut-il le rappeler !

Que fait le Conseil d’État qui doit exercer la haute autorité de surveillance des régies publiques ? Le public a droit de connaître le respect scrupuleux des lois et règlements.