Custodio, qui est une émanation de Securitas, avait été mêlée à l’attribution des marchés publics en 2019 en raison de ses liens avec l’ancien chef de la sûreté. La justice avait condamné l’Aéroport pour violation des règles établies.
Depuis la reprise des activités aéroportuaires, c’est la gabegie totale. Le taux d’absence pour maladie dépasse un tiers du personnel de Custodio (sur 130 employé.es).
Depuis juillet, une forte majorité du personnel a signé une pétition et mandaté le SSP pour les soutenir. Il est notamment question de revalorisation salariale, de respect du temps de repos, d’obligation de la prise en charge du lavage et de l’entretien de l’uniforme, de compter une semaine entière et non pas de 5 jours pour les vacances, de mieux rémunérer le travail de nuit, dimanche et jours fériés, de supprimer les heures négatives accumulées en période de RHT, de recevoir son planning 2 mois à l’avance, de ne pas faire des horaires démentiels avec un jour de congé par semaine.
Notre tentative de conciliation devant la CRCT a échoué en raison de l’imperméabilité de la direction aux doléances du personnel.
Sur l’ensemble des demandes du personnel, une seule avancée mineure figure dans les propositions patronales.
La direction a tenté d’intimider le personnel, de semer la division entre les syndicats et de propager de fausses informations pour empêcher son personnel à engager des mesures de lutte. Alors que le personnel a affirmé sa confiance au SSP.
Le juteux marché de la sécurité à l’Aéroport est entaché de sous-enchère, de pressions sur le personnel, des taux de maladie et de tournus du personnel à des degrés rarement atteints.
Selon certaines sources, 60.10 CHF est le tarif horaire que Custodio facture à Genève Aéroport. D’autres sources mentionnent bien plus (82.- francs par heure). Quoi qu’il en soit, moins de la moitié de ce montant est payé à celles et ceux qui produisent de la valeur. Plus de la moitié sert à enrichir les investisseurs et les managers. Ce scandale reste largement dissimulé à l’opinion publique. Il est fort regrettable que le projet de loi pour internaliser la sûreté de l’aéroport dorme dans les tiroirs du Grand Conseil depuis 2019. La sécurité est une tâche régalienne de l’État qui ne doit pas être livrée aux appétits du secteur privé.
Le refus de Custodio pour entrer en matière sur les demandes du personnel se base sur de farfelues explications d’une CCT nationale, dont le SSP n’est pas signataire. Notre syndicat est déterminé à soutenir les revendications du personnel par tous les moyens. La fin de l’année pourrait réserver des surprises… Toute perturbation sera de la seule responsabilité des dirigeants de Custodio et de la nonchalance de la direction de l’Aéroport. Une entité publique ne doit pas soutenir la sous-enchère.
Nous appelons les députées et députés du Grand Conseil à réactiver le projet de loi pour internaliser la sécurité à l’Aéroport.